La guerre de 14-18 est un évènement sanguinaire et une immense tragédie qui a marqué l’histoire de l’humanité. Bien qu’elle ne se soit pas déroulée sur des dizaines d’années, elle a néanmoins eu des répercussions catastrophiques.
Littéralement qualifiée d’horreur, cette guerre a transformé la vie de plusieurs millions de personnes : entre dommages physiques et troubles psychiques.
De lourdes pertes humaines
Plus communément appelée la « Première Guerre mondiale », la guerre 14-18 s’est soldée par un bilan des plus tragique. Elle a généré de lourdes pertes humaines. D’après certaines statistiques, elle a engendré la mort de près de 10 millions de soldats. Ce chiffre déplorable implique plus de 5 000 morts par jour. Il reflète la cruauté qui a caractérisé ce conflit mondial.
Par ailleurs, les bombardements étaient tellement violents que les combattants ont dû s’enterrer au cœur des tranchées. Ils étaient obligés de supporter des conditions de vie extrêmement difficiles. Si certains en sont ressortis indemnes physiquement, d’autres y ont laissé quelques membres. Au terme du conflit, on a ainsi pu répertorier près de 20 millions de personnes blessées.
Des troubles psychiques au rendez-vous
Les horreurs de la guerre 14-18 ne se résument pas à des dommages physiques. Elles ont très vite pris une dimension plus effrayante. En effet, plusieurs combattants ont développé des troubles post-traumatiques.
Appelés « obusites » à l’époque, ces troubles pouvaient revêtir diverses formes. Ils se traduisaient par des paralysies, des tremblements intempestifs, des hallucinations, des amnésies, des épisodes de démence… Chez certains militaires, leur présence était beaucoup plus subtile. À la limite du soutenable mais aussi du possible, ces troubles étaient habilement dissimulés par pudeur, par culpabilité ou encore par honte.
Une banalisation de l’état des rescapés
Dans une population célébrant la paix retrouvée, le bien-être des combattants de la guerre a été relégué au second plan. Ainsi, plusieurs autorités en sont arrivées à la conclusion que les troubles psychiques n’étaient que des simulations. Dès lors, plusieurs combattants traumatisés ont même été fusillés parce qu’ils étaient en panique.
Pour les quelques-uns qui ont bénéficié d’un suivi médical, l’affaire était loin d’être résolue. Les traitements psychiatriques proposés à l’époque étaient particulièrement inefficaces. Sous certains angles, ils ressemblaient surtout à de la torture (flagellation, décharges électriques, brossage au gant de crin…). En plus de la peur du combat, les militaires ont alors développé une terreur vis-à-vis des traitements en eux-mêmes. Prisonniers d’une telle horreur, ils ont rapidement rechuté dans leurs problèmes.
Une solution tardive
Il faut attendre 1917 pour que les syndromes post-traumatiques des combattants soient un peu pris au sérieux. Quelques-uns ont alors pu bénéficier d’une thérapie par hypnose. En collaboration avec quelques collègues, le psychanalyste Sigmund Freud a même émis l’idée d’ouvrir un centre spécialisé dans le traitement de ces troubles. Cependant, l’armistice prononcé en 1918 a avorté ce projet.
Les combattants ont donc dû continuer avec leur mal-être, après la fin du conflit. Ce n’est qu’à la fin de Deuxième Guerre mondiale que les névroses de guerre sont revenues au centre des attentions. Dans les années 90, quelques pays les ont même reconnues comme des pathologies à part entière. Ces gouvernements ont peu à peu ordonné l’indemnisation de ceux qui en étaient victimes. Étant déjà décédés pour la plupart, les combattants de la guerre 14-18 n’ont malheureusement pas pu profiter de cette décision.